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 [Shay] Coeur-Sauvage

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AuteurMessage
Shea
Dieu Murloc
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Shea


Messages : 138
Date d'inscription : 04/02/2009
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MessageSujet: [Shay] Coeur-Sauvage   [Shay] Coeur-Sauvage Icon_minitimeVen 13 Fév - 3:09

"J'ai fini par comprendre que je ne suis qu'un animal, et c'est tant mieux"
Shay Coeur-Sauvage

Beaucoup se plaignent de la chaleur, de l'humidité et de la férocité des bêtes sauvages dans la Vallée de Strangleronce. Et quand les gens ne se plaignent pas de leur condition physique, c'est la condition morale qui en prend une.

Mon quotidien en ce temps-là, outre les activités vitales, était partagé entre mon initiation à la vie et mon activité préférée : aller chasser un peu de gibier dans la forêt avec ma soeur Shenzy. Elle aimait beaucoup m'emmener et je préferais l'accompagner parce que plutôt que de chasser des bêtes, nous nous attaquions à des peaux-roses comme les Humains, Nains, et même quelques Gnomes. Ils nous dérangeaient à être ici, trop près de nous et avaient une chair délicieuse, alors autant en profiter. Pour tout dire, j'avais vraiment horreur que quiconque touche aux animaux. Je ne savais pas pourquoi mais je préferais toujours mener ma soeur à des peaux-roses dites "intelligentes". Et puis, il faut avouer qu'elle et moi, nous nous complettions parfaitement : en gros je détectais la présence de nourriture, elle se transformait en loup et les tuait à coups de magie. Je savais que ce n'était pas permis d'utiliser la magie pour une femelle mais jamais je n'irais trahir son secret.

J'ai toujours eu beaucoup de respect envers Shenzy et son esprit rebelle. Elle rêvait d'explorer ses pouvoirs de mystique jusqu'au bout, ce qui était évidemment impossible au sein de notre tribu où les femelles n'avaient que peu de possibilités d'avenir... Deux en fait :
- soit on était une belle femelle avec tous les attributs que ça comporte et on servait de mère porteuse aux plus beaux et aux plus forts mâles de la tribu avec les défenses les plus longues et les plus épaisses
- soit on était moins belle et on portait la progéniture des autres Trolls.
Personnellement, je n'aspirais qu'à ce que mon futur partenaire soit doux avec moi et m'aide à chasser pour son futur enfant. Rien de plus. Je n'attendais plus grand chose des Trolls, juste de pouvoir rester ici, dans la jungle luxuriante et pleine de vie de Strangleronce.
Mais Shenzy me disait que ça ne pouvait plus continuer, que ce n'est pas la vie que mérite une Trollesse de son rang. Des fois, je la voyais scruter l'horizon avec un air rêveur, en soupirant. Quand elle eut l'âge de quitter le foyer, elle se lança dans une véritable rébellion et provoqua une inévitable colère de la part de nos chefs. Ils décidèrent de se débarasser de Shenzy et de ses idées dangereuses.

Aidée par son pouvoir de transformation en loup spectral, elle eut tôt fait de s'échapper de ses poursuivants et de disparaitre dans la jungle, seule.
Avait-elle survécue ? Où était elle en ce moment ? Pensait-elle seulement à moi, Shay, son insupportable petite soeur au coeur sauvage ?
Je pleurais souvent, et je dormais près de 18h par jour ce qui était, chez les Trolls, une manifestation d'une douleur profonde de l'âme. Ma soeur était tout ce que j'avais et elle était partie.
Le mystique de ma tribu, ayant eu vent de mon mal-être, me convoqua et essaya de me soigner comme il put. C'était une médecine de l'âme : le malade devait parler de sa douleur puis, par de l'hypnose et des paroles, le mystique soignait les blessures intérieures. C'était la première fois que je faisais ça, j'étais vraiment intimidée et j'eus du mal à parler. Mais quand les premières paroles furent dites, ce fus dur pour moi d'arrêter.
Je lui parlais de Shenzy, de ses rêves, de ses incroyables pouvoirs, de son absence qui me coutait, de moi, qui n'avais aucun rêve et absolument aucun pouvoir et qui n'en aurais certainement jamais. Je ne savais même pas me battre, je n'avais même jamais tué d'Humain sans aide.
Le mystique compris, interrompit mon flot de paroles d'un geste de la main et me raconta une histoire semblable à la mienne sur un membre de la tribu de Mok'Nathal. Le jeune Rexxar, qui était partit de son clan pour rechercher l'aventure, laissant son père seul et désemparé qui finit par le renier. Rexxar rejoignit la famille de la Horde pour combattre. Dégouté par le combat, il décida de mener une existence solitaire. Au final, Rexxar se rendit compte de son erreur et revint vite auprès de sa famille déchirée, liant la Horde au reste de sa tribu de Mok'Natal.

- Tu vois, dans la vie, ma fille, on a souvent beaucoup plus de chance d'être heureux en apprenant à accepter ce qu'on a, qu'en essayant de tout changer. La volonté d'une autre existence cache souvent un autre problème bien plus simple à résoudre. Sois heureuse, pense à toi, simplement. Je ne dis pas qu'il ne faut pas avoir de rêves mais ils ne doivent nous cacher les choses essentielles.
- Rexxar aurait mieux fait de rester chez lui finalement.
- S'il lui a fallu ça pour comprendre, personne n'y pouvait rien. Comme Shenzy, elle savait qu'elle partirait depuis très longemps.
- Rexxar...
- Oui ?
- Il aime les animaux ?

Le mystique resta un moment sans rien dire puis éclata d'un grand rire.

- Il vivait, vit, vivra avec un ours.
- Un ours ?
- Oui, un gros ours brun, dit il en souriant. C'est peut-être sa seule compagnie actuellement.

Je remerciais le mystique d'avoir soulagé mon âme et repartis le coeur léger. Finalement, j'étais proche de Rexxar, et j'avais un rêve : le rencontrer peut-être un jour. Je n'allais pas faire l'erreur de laisser ce rêve me cacher le bonheur dont je pouvais profiter mais oui, j'avais enfin un but.
Je courais presque, au milieu de la végétation, respirant avec bonheur l'air humide et vivant de la jungle. Je passais près d'un raptor, évitais d'être vue, me délectais au passage de sa beauté sauvage.
Malheureusement, le bonheur était de trop courte durée.
Dès que je franchis les murs en ruine qui entouraient la cité des Trolls de mon clan, je vis ce qu'ils préparaient, et cela me dégoutait. Ils avaient capturés une bête dans le but de l'affaiblir puis de la combattre pour prouver leurs talents de guerriers. Ils dansaient autour de la cage, hurlant de victoire, provoquant l'animal avec des torches enflammées pour le faire rugir.
C'était un lion noir des tarides adulte d'une beauté incroyable. De son regard ne s'échappait aucune peur, aucune crainte, juste de la force et de la noblesse, et aucun de ses geôliers n'était assez intelligent pour voir ça. Son rugissement faisait trembler le sol ; ses coups de griffes, puissants et précis, auraient pu arracher les yeux de n'importe lequel de ces imbéciles s'ils avaient eu le courage de s'approcher.
D'un coup, ma race et la logique de mon espèce me dégoutaient au plus haut point et je dois avouer que c'est un sentiment étrange et terrible. Je me penchais sur le côté et rendais mon repas. Moi qui n'avais pas mangé depuis quelques jours, je me demandais d'où toute cette substance venait.
Alors, tout s'est mis a devenir rouge autour de moi, le moindre de mes muscles me démangeait et m'ordonnait de tuer, détruire, tout, n'importe quoi ! Sans le savoir, je m'étais mise à hurler de rage, je bougeais sans me rendre compte de mes actes et me retrouvais placée près de la cage dos à la bête, face aux tortionnaires. C'était ma veine, moi qui me croyais dépourvue de pouvoirs, je venais d'entrer en transe, le légendaire pouvoir de berserk des Trolls. Cet état ne durait qu'une poignée de secondes ce qui fit que je revint vite à moi. Je remarquais que les tambours s'étaient tus, que deux jeunes Trolls étaient blessés et à terre, que tous étaient fixes et me regardaient avec étonnement. Le lion était libéré et se tenait à mes côtés, fièrement, grognant dès que quelqu'un faisait mine de bouger.
Le chef vint assez rapidement.

"Bon sang mais toutes les femelles sont devenues folles ou quoi ?"

Alors, je ressentais la faiblesse que l'on ressent après avoir utilisé le pouvoir des berserks. Mais mon esprit avait encore toute la rage nécessaire pour éviter un évanouissement, et me poussait même a encore frapper, pas physiquement, mais dans leur conscience.

"Alors c'est ça les mâles ? Pour prouver qu'on est fort, on doit torturer ? Quand nos semblables étaient aux mains des Elfes, que croyez-vous qu'ils ressentaient ? Nous étions traités comme vous traitez cette bête en ce moment même. Vos esprits dominants et destructeurs vous placent au même rang que les Humains qui doivent toujours tout détruire avant de s'installer"

Sur ces paroles, et contre toute attente, le chef m'approuva. Il dit que les fiers Trolls de Casse-Crâne étaient arrivés à un tournant de leur existence, avec l'exemple de Shenzy, première femelle à avoir utilisé la magie chamanique et à oser s'opposer aux traditions ancestrales. Il était temps d'adopter une autre logique, de changer de stratégie, et de privilégier l'esprit plutôt que les armes.
En bref, ne pas faire les mêmes erreurs que les Hommes. Chez nous, c'était vraiment l'exemple à ne pas suivre.

"Shay, il nous est impossible d'accompagner cet animal chez lui et il ne survivra pas longtemps dans la jungle. Comme il semble ne tolérer que toi, je te confie la tâche de l'escorter jusqu'aux Tarides. Pardonne leurs agissements à tes frères."

J'obtins le titre de Shay Coeur-Sauvage.
Les guerriers m'expliquèrent comment rejoindre les Tarides, je saluais mes frères et mes soeurs Trolls et partis, suivie de l'impressionnante bête.
Je descendis donc vers le Sud en prenant soin d'éviter les chemins, et surtout l'arène où les membres de l'Alliance avides de combat et de sang tuaient, disait-on, à vue.
Je me dissimulais dans les fougères, disparaissais dès que j'entendais les sabots d'un cheval, puis, quand la faim me tiraillait trop, je décidais de tester les aptitudes à la chasse de mon nouvel ami. Je me tenais embusquée et attendis patiemment près du chemin. Ma victime fut un Gnome solitaire apparemment très fier du petit sac qu'il arborait. Le lion noir, d'un bond souple et sûr, sauta sur la proie. Trop surpris pour réagir, le Gnome n'eut sans doute pas le temps de souffrir. Je chargeais le corps sur mon dos et l'emmena loin du chemin.
Enfin rassasiée, je décidais de jeter un oeil a ce que contenait la petite bourse. Des morceaux de métal jaunes et cylindriques absolument immangeables. Nous continuions donc notre chemin jusqu'a Baie-du-Butin où je me dirigeais directement vers les quais. Je savais que le félin n'aimait pas trop la foule, moi non plus, alors autant ne pas s'attarder.
Devant l'embarcadère, il y avait un Gobelin qui faisait monter les gens dans le bateau. Quand je voulu monter à mon tour, il m'arrêta en me tendant la main et en me demandant quelque chose en orc. Ne sachant pas quoi faire, je restais interdite, souhaitant très fort qu'il me laisse simplement passer. Le gnome vert insista encore, appella un autre Gnome vert, puis ils m'arrachèrent des mains le petit sac qui contenait des pièces en métal. Tous deux regardèrent dedans, sourirent, me regardèrent, attendirent un peu, puis me laissèrent passer avec une révérence.
Le voyage fut assez calme bien que je n'aimais pas être confinée avec des inconnus potentiellement dangereux sur une si petite surface. Mais la présence du lion noir me rassurait et moi, je profitais de mon tout premier voyage en mer. Shenzy était elle passée par là ? Il y avait une odeur étrange et la nourriture laissait à désirer mais tous ces changements me grisaient, si bien que la nuit tombée je restais éveillée sur la proue du bateau à admirer l'infini de la grande mer, soupçonnant ci et là la présence d'un animal marin.
Au matin, le bateau arriva à Cabestan. Je savais qu'il ne restait pas longtemps, aussi, très impatiente, je me jetais du bateau pour rejoindre la plage à la nage.
Puis, je pus enfin admirer une terre radicalement différente de la mienne. Le sol dur et sec était couvert d'herbes jaune ; les arbres, trop peu nombreux, peinaient à trouver de l'eau et le paysage, dépourvu de végétation, laissait voir les montagnes. J'avoue que malgré la beauté de ce vide, je me serais sentie un peu oppréssée en cas d'attaque. Et ce soleil était vraiment aveuglant mais la chaleur était douce et l'air était léger et sec.
Le lion noir s'ébroua à côté de moi et on se remit en route. Mais cette fois, le félin était devant et avançait de plus en plus vite. Apparemment, son clan n'était pas loin de Cabestan. En le suivant, je vis d'étrange chevaux rayés et cornus, des oiseaux géants qui ne pouvaient pas voler et d'autres bêtes étranges taillées pour survivre ici... Le lion noir s'arrêta et je fus stupéfaite de voir ses semblables aussi jaunes et pâles que la végétation. Le lion était unique avec son pelage noir et il était le mâle dominant de ce territoire. Son clan l'accueillit dans une volée de ronronnements et grognements joyeux. Moi, je regardais de loin ce tableau et, avant que la tristesse ne me prenne la gorge, j'avais tourné les talons et repartais vers ma famille à moi.
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