-Raaaahhharg. C’est en un râle que le corps d’un homme s’écroule en s’arc-boutant. Un nuage de poussière flotte encore au dessus du corps inanimé, sa main rester crisper sur un vide incommensurable . Son visage encore inondé de sueur témoigne d’une mort violente, un rictus d’incompréhension la plus totale figé sur ses lèvres.
Son regard vide fixe un point qu’il ne pourra jamais regarder : la vérité. La mort la plus horrible qu’il soit lui a été infligée sans qu’il le mérite pour autant, une mort dont on ne peut attendre aucune suite ou une quelconque libération.
Et l’ombre poursuit sa route, rassasiée pour un temps. Un temps seulement …
Rasant les murs, une femme au souffle cours et les yeux injectés de sangs tien serrer dans ses bras un entrelacement de linceuls immaculés. Elle ne peut s’empêcher de se retourné au moindre bruit, au moindre cliquetis, au moindre chuintement…Elle fuit un danger sans visage, se guidant a son seul instinct. Elle tient a s’écarter le plus possible de l’ombre, rejoindre une zone en sécurité caressée par le chatoiement de l’astre nocturne.
Pris d’un accès d’adrénaline soudain, elle se met a courir éperdument vers le désert.
Elle le sent. Elle LA sent. La chose qui en veut a sa vie approche mais stop net .
Puis, un hurlement strident trouble le calme relatif de cet nuit étoilé. Tellement inhumain qu’il est surréaliste. La femme sais qu’elle a gagner et la tiède douceur de la silice sur ses pieds nus lui font l’effet d’un baume, cicatrisant les blessures de son âmes, gardant précieusement contre sa poitrine la chair de son sang, son amour, sa vie : son enfant.
Et l’ombre peste de n’avoir atteint son but cette fois si. Celle si seulement …
Richard Grozère contempla ses biceps avec un sourire de profonde satisfaction. Il avait soulevé de la fonte pendant trois heures, obéissant à la lettre au planning de construction structurale mis au point par son professeur de bioculturisme. Il avait ensuite pris une douche d’abord chaude puis glacée, les yeux rivés sur sa montre chronomètre tachant de battre son record personnel de résistance au froid.
Il l’avait pulvérisé, s’en était réjouit et admirait maintenant le résultat de dix-huit mois intensif. Un corps parfait, puissamment bâti, des tablettes de chocolat en lieu et place des abdominaux, des pectoraux saillants …
Richard Grozère, en toute objectivité, se trouvait beau et fort.
Il ferma a clef puisque comme chaque soir il était le dernier à sortir et s’engagea sur le trottoir. Il habitait a moins de dix minutes à pied, trajet qu’il effectuait d’un bon pas, le torse bombé au cas, improbable, où quelqu’un l’aurai regardé.
Il était presque arrivé lorsqu’un sifflement l’arrêta. Pris dans ses rêves de gloire, il faillit saluer, se retint de justesse, sa méfiance naturelle triomphant de son ego surdimensionné. Le sifflement en question ne lui avait pas paru particulièrement chaleureux et, si Richard Grozère Détestait une chose par dessus tout, c’était bien que l’on se moque de lui.
Il chercha l’origine de ce sifflement frondeur dans la ruelle adjacente et c’est la qu’il perçus une silhouette dans la pénombre, ou plutôt, son ombre blafarde car il ne voyait pas son propriétaire.
Décidé à laver cet affront, il s’avança de quelque pas et c’est alors qu’il se passa un fait curieux : l’ombre avançait, grandissait démesurément au sol sans que l’on ne voie l’ombre d’une quelconque personne.
Sans l’ombre d’un doute, il s’agissait assurément d’une quelconque sorcellerie démonique et il décida d’abandonner ça fierté si sacré et tourna les talons. Du moins, il le voulus.
Mais il n’en fut rien ; comme scotché au sol, ses pieds refusait catégoriquement de bouger. Il n’eu même pas le temps de s’interroger sur ce phénomène car brutalement, il sentit ses chers membres s’engourdir, sa grande force, l’abandonner.
Genoux fléchit, puis ,la montagne de chair s’écroula en un bruit mat. Ca peaux s’atrophia ainsi que ses membres.
Richard Grozère cessa d’être beau.
Cela ne revêtait plus aucune importance.
Il était mort. Son amour propre avec…
Rien ne pouvait stopper son appétit d'ombre. Rien sinon plus sombre encore qu’elle ne pouvait la battre. Mais si seulement…
[A suivre...]